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GRADE : Doctorante Université de Montpellier
ECOLE DOCTORALE : Montpellier ED 584 : GAIA
ENCADRANTS : Viviane BOULO, Nicolas BIERNE (ISEM), Erika BURIOLI
EQUIPE : 2MAP
SUJET DE THESE :
« Mécanismes et conséquences évolutives des phénomènes d’hyperploïdisation dans le cadre du cancer transmissible de la moule bleue »
MOTS CLES :
Cancer transmissible – hyperploïdie – duplication du génome – dynamiques évolutives – diversité génétique – moule bleue
PROJET DE THESE :
Les cancers transmissibles sont des entités biologiques étonnantes qui se propagent d’un animal à un autre par le transfert direct de cellules cancéreuses, se comportant ainsi comme des formes de vie parasitaires. Ils sont rares chez les mammifères, n’ayant en effet été décrits à ce jour que chez le chien et le diable de Tasmanie, mais sont plus fréquents chez les bivalves marins où 8 émergences distinctes sont connues aujourd’hui comme celle affectant les moules bleues européennes et nommée MtrBTN2. Ces lignées cancéreuses transmissibles persistent plusieurs centaines voire milliers d’années dans les populations d’hôtes comme c’est le cas pour la tumeur vénérienne canine apparue il y a plus de 4000 ans et aujourd’hui présente dans le monde entier. Durant cette longue évolution, ces lignées clonales sont soumises à des événements mutationnels stochastiques qui introduisent des variations génétiques somatiques dans la population de cellules. En parallèle de la fixation dans ces populations cellulaires des mutations conférant un avantage évolutif, des mutations modérément délétères vont s’accumuler inévitablement par effet de Hill-Robertson. Ainsi une question se pose. Par quels mécanismes ces cancers font-ils face à la dégénérescence clonale qui pourrait conduire à leur extinction et comment génèrent-ils une diversité génétique suffisante pour garantir leur persistance en l’absence de reproduction sexuée ?
Ce projet doctoral se propose de répondre à cette question en étudiant les mécanismes évolutifs qui opèrent dans le cancers transmissible MtrBTN2 des moules bleues Mytilus edulis. En particulier, MtrBTN2, comme tous les autres cancers transmissibles des bivalves, est hyperploïde. De plus, des sous-lignées divergentes de MtrBTN2 qui présentent des niveaux de ploïdie différents et spécifiques ont été identifiées au laboratoire. L’hypothèse envisagée est que l’hyperploïdie contribue à amplifier l’hétérogénéité clonale, favorise la redondance génétique et allège transitoirement la charge génétique.
Dans le cadre de ce projet de thèse, nous nous concentrerons sur les sous-lignées de MtrBTN2 pour i) déterminer si le degré d’hyperploïdie influence la fitness des cancers transmissibles, ii) comprendre comment l’hyperploïdie est générée et iii) déterminer quel est le devenir des lignées hyperploïdes nouvellement évoluées en termes de réorganisation du génome et d’acquisition de nouvelles caractéristiques phénotypiques.
Ces résultats pourraient contribuer à la prédiction des trajectoires évolutives des cancers transmissibles mais aussi conventionnels.
Ce projet doctoral sera réalisé dans le cadre du projet HYPERCAN financé par l’ERC Starting Grant.
CURSUS :
2024-présent Doctorat (Université de Montpellier)
2024 – Master BEE Biodiversité Ecologie et Evolution, parcours B2I Biologie Integrative des Interactions (Université de Montpellier)
2022 – Licence 3 Biologie Ecologie (Université de Montpellier)
2019-2021 – Licence 1 et 2 Science de la Vie (Université de Pau et des Pays de l’Adour)
2018 – Baccalauréat (Mourenx)